« On a rarement vu en France un gouvernement qui, avec une telle obstination, se coupe de la population et tente de manière aussi arrogante de passer outre une opposition légitime , écrit le quotidien de gauche Die Tageszeitung, le 6 avril, dans un papier intitulé « Un gouvernement buté ».

Effectivement.

Ca tombe pas mal pour le Médef, justement ils n’aimaient pas trop le coup de l’index sénior. Le conseil constitutionnel, lui n’était gêné que par ça...

Par contre, que depuis 3 mois on soit dans la rue, que le 49.3, plus un vote bloqué au Sénat, et une motion de censure bloquée à quelques voix près, (...alors qu’on n’avait même pas députée pour nous représenter !!), ça finalement ça n’est pas si gênant pour la démocratie on dirait.

La réalité c’est aussi que quand bien même on aurait eu la possibilité d’avoir le "droit" de s’exprimer sur la question par la voie d’un référendum - il aurait tout de même fallu plus de 4 millions de signatures.....(pour rappel on peine à obtenir 1 500 000 signatures sur la pétition... merci les week-end sur les rond-points pour faire signer le maximum de gens ) pour que peut-être le parlement envisage d’examiner la question .. ou pas ; auquel cas et seulement dans ce cas là, il y aurait référendum ! Bref, même avec ça, ça n’aurait pas été gagné.

Alors oui, c’est bien une crise démocratique, en plus d’une crise sociale, d’une crise économique (enfin ça dépend pour qui) et accessoirement d’une crise écologique.......

On pourrait peut-être regarder ce qui se passe ailleurs, par exemple en Suisse, non que ce soit un modèle idéal mais quand même, il y a des choses intéressantes :

"Une simple récolte de signatures est lancée pour demander un référendum contre la nouvelle loi. Toutes les lois fédérales peuvent faire l’objet d’une demande de référendum-veto dans un délai de cent jours après leur publication officielle, et il faut seulement 50 000 signatures d’électeurs, soit environ 1 % de l’électorat suisse, pour que celle-ci aboutisse."

– 50 000 signatures pour obliger le gouvernement à organiser un référendum

– des infrastructures fonctionnelles pour permettre des remontées régulières de votes puisque ça arrive souvent

– un système décisionnaire qui réfléchit ses lois en conséquences pour éviter trop d’opposition puisqu’elle serait vraiment effective !

"Le gouvernement suisse procède en effet, en amont du parcours législatif, à de vastes consultations pour atteindre une forme de consensus et minimiser le risque d’un référendum ou d’être désavoué dans les urnes. Tel est l’effet indirect du référendum-veto sur le régime helvétique : son introduction dans la Constitution fédérale de 1874 a généré une pratique intense de consultation dans la phase préparatoire des lois, qui deviendra, après la seconde guerre mondiale, un véritable modèle institutionnalisé de concertation sociale, inscrit depuis 1999 dans l’article 147 de la Constitution."

L’article du Monde qui détaille ça ici

«On a rarement vu en France un gouvernement...

Les retraites, c'est pas fini...!