PITSHOU est Â« Â guÃ©riÂ Â ». Il a pu sortir de lâ€™hÃ´pital et prendre le train pour Parisâ€¦

AprÃ¨s avoir sÃ©journÃ© prÃ¨s de quatre mois au Chiva de Val dâ€™AriÃ¨ge dans le service de pÃ©diatrie, le jeune congolais est Ã ce jour placÃ© dans un centre dâ€™accueil de France Terre dâ€™Asile Ã Boissy Saint LÃ©ger dans le Val de Marneâ€¦ Une solution Ã©tait certes nÃ©cessaire mais elle est loin dâ€™Ãªtre satisfaisante.

En effet, ce foyer pose un contrat de deux fois six mois non renouvelable, ce qui signifie que lorsque Pitshou devra quitter ce lieu, il nâ€™aura toujours pas dix-huit ans et que sa prise en charge en tant que mineur isolÃ© restera posÃ©e. Le Conseil GÃ©nÃ©ral continue de devoir assumer partiellement le suivi sous la responsabilitÃ© de Â« Â lâ€™ASE AriÃ¨geÂ Â »â€¦ De plus, on demande Ã ce gamin de formuler une demande dâ€™asile auprÃ¨s de lâ€™OFPRA dont on connaÃ®t le pourcentage de rejets (84 % en 2009). Bref, une solution bricolÃ©e, trÃ¨s provisoire Ã lâ€™issue alÃ©atoireâ€¦ Une solution qui nâ€™apporte aucune rÃ©ponse aux autres mineurs en attente dâ€™une protection effective.

Nous avons rencontrÃ© Akob, Pilson, David et Bijouâ€¦

Dans notre derniÃ¨re communication, nous avons relatÃ© la prÃ©caritÃ© de leur hÃ©bergement actuelâ€¦ Rien nâ€™a bougÃ© depuis le mois dernier.

Ces jeunes nous ont rÃ©vÃ©lÃ© quelques dÃ©tails sur leur Â« Â accueilÂ Â » en AriÃ¨ge et notamment sur leur passage des Â« Â testsÂ osseuxÂ Â » en service de radiologie. Au-delÃ de la tartufferie des dits tests, aucune rÃ¨gle dÃ©ontologique ne semble avoir Ã©tÃ© respectÃ©eÂ : aucune explication sur les motifs de lâ€™examen nâ€™a Ã©tÃ© fournie (lors de notre entretien, lâ€™un dâ€™entre eux nous a expliquÃ© quâ€™il a subi ces examens mÃ©dicaux vraisemblablement pour savoir sâ€™il Ã©tait porteur du virus de sida). Aucun interprÃ¨te nâ€™a Ã©tÃ© sollicitÃ©, ni en Ingala, ni en Portugais (Pilson, angolais ne parle pas un mot de franÃ§ais. Un policier aurait plus ou moins parlÃ© le portugaisâ€¦). Aucun rÃ©sultat, clichÃ©s-radio et commentaire Ã©crit, nâ€™a Ã©tÃ© remis aux intÃ©ressÃ©s au mÃ©pris de la loi Krouchnerâ€¦. On nâ€™a pas jugÃ© utile non plus, de leur dire quâ€™ils Ã©taient dÃ©clarÃ©s Â« Â majeursÂ Â »â€¦

Paradoxe, puisque le Procureur de la RÃ©publique a prononcÃ© une mesure de garde provisoire pour trois dâ€™entre eux, les dÃ©finissant lui-mÃªme comme mineurs.

A ce jour, le Conseil GÃ©nÃ©ral refuse dâ€™assurer cette mesure. Cette fois, le ProcureurÂ a dÃ©posÃ©, pour chaque cas, une requÃªte auprÃ¨s du juge des tutelles Â« Â afin dâ€™ouvrir une mesure de tutelle Ã lâ€™Ã©gard de ce mineur, la dÃ©fÃ©rer aux services de lâ€™aide sociale Ã lâ€™enfance du Conseil gÃ©nÃ©ral de lâ€™AriÃ¨geÂ Â ». Une seconde requÃªte en Assistance Ã©ducative est Ã©galement dÃ©posÃ©e par le Procureur auprÃ¨s du Juge des Enfantsâ€¦ Il nâ€™avait pas suivi cette dÃ©marche pour Pitshouâ€¦

Nous espÃ©rons que ces procÃ©dures aboutissent rapidement et permettent une prise en charge effective et dÃ©cente mettant un terme Ã lâ€™errance des ces enfants.

Nous reviendrons plus en dÃ©tail sur la situation des mineurs isolÃ©s et des familles menacÃ©es dâ€™expulsion dans le prochain Â« Â poingÂ Â » et lors dâ€™une rÃ©union publique de RESF courant fÃ©vrier Ã Foix.

[/Christian Morisse/]

RESF 09 coordination Ligue des Droits de lâ€™Homme

(morisse.christian@yahoo.fr)

RESF09 / DÃ©sormais Â«le POING Â » au 30 janvier 2010â€¦